Vous en avez sûrement entendu parler… Depuis le 1 janvier 2022, il devient difficile d’acquérir un crédit immobilier.
Pour ralentir l’inflation, le Haut conseil de stabilité financière a modifié les conditions d’obtention des prêts :
- Leurs durées maximales sont désormais de 25 ans.
- Le taux d’endettement maximum a été limité à 35 %.
Toutes ces mesures ne sont pas sans conséquences ! Découvrons ensemble ce qu’il se passe pour les acquéreurs.
Environ une demande sur deux est acceptée !
Avec ces nouvelles exigences, il est de plus en plus compliqué de concrétiser son projet immobilier.
Les notaires constatent une augmentation du nombre de refus, face à un seuil d’usure considéré comme trop bas par les établissements financiers.
Qu’est-ce que le taux d’usure ?
À chaque fin de trimestre, la Banque de France fixe un plafond maximum au-dessus duquel les organismes de financement ne peuvent pas mettre à disposition des fonds à un bénéficiaire. Il a pour objectif de protéger les particuliers contre des indicateurs trop élevés qui risqueraient de leur engendrer une précarité économique.
Ce barème comprend non seulement le coût initial, mais aussi :
- Les frais de dossiers : il s’agit de la contrepartie du travail effectué par votre conseiller lors de la constitution de votre dossier.
- L’assurance emprunteur : celle-ci vous protège, en cas de coup dur, en prenant en charge le paiement de vos mensualités.
En période de hausse des intérêts, ce dernier a du mal à s’ajuster. C’est donc dans cette situation délicate que nous sommes depuis début juillet 2022.
Au 1er juillet, pour les durées allant de 20 à 25 ans, il a été rehaussé de 0,17 point afin d’atteindre 2,57 %, contre 2,40 % sur le trimestre dernier (avril – juin).
Le risque, aujourd’hui, est de ne pas être solvable, si le montant global dépasse la limite qui est actuellement de 2,57 %.
Près de 45 % des acquéreurs se voient refuser leur crédit à cause d’un seuil d’usure trop faible !
Selon une étude menée pour l’Association française des intermédiaires en bancassurance (AFIB), depuis le 1er janvier 2022, 45 % des financements, contractés par des particuliers âgés de 30 à 55 ans, auraient été refusés à cause du taux d’usure.
La production de prêts immobiliers était en hausse sur les cinq premiers mois de l’année 2022 :
Un budget de 19,2 milliards d’euros a été accordé sur le mois de juin en 2022, contre 21,3 milliards d’euros l’année dernière. Cependant, le volume reste nettement au-dessus, qu’avant covid, en 2019.
Emprunter reste très intéressant pour les clients qui le peuvent !
La période reste propice à un achat immobilier ! Ceux pouvant se lancer bénéficient d’indicateurs (1,79 % sur 20 ans en moyenne en août) très inférieurs à l’inflation (6,1 % de juillet 2021 à juillet 2022 selon l’INSEE).
« Si vous avez un projet immobilier, lancez-vous dès aujourd’hui et si vraiment ça bloque, vous retenterez au 1er octobre une fois que le taux d’usure aura augmenté », confirme Cécile Roquelaure directrice des études Empruntis.
En effet, le barème d’usure devrait être relevé au 1 er octobre afin de laisser respirer l’industrie.
Dans les prochains mois, ce phénomène pourrait rentrer dans l’ordre !
Bruno Le Maire (ministre de l’Économie) s’est exprimé ce dimanche 21 août dans une interview du Sud-Ouest :
« Je réunirai les banques en septembre pour leur demander de réduire les frais bancaires » « Je demanderai aussi un effort aux assureurs sur les primes des assurances du quotidien, comme le logement ou la voiture. »
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